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District 1670 du Rotary International

Une action d’envergure d’un club au Togo pour l’accès à l’éducation, l’autonomisation des femmes, l’écologie et l’économie locale

 

Publié le 

Par Evelyne Nikoue, présidente du Rotary club de Lomé (Togo)

J’avais proposé aux membres de mon club, de développer des cultures autour d’écoles où les enfants scolarisés vivaient sous le seuil de pauvreté du Togo ; un projet ambitieux qui répond à des besoins socioéconomiques urgents. Outre les enfants vivant dans la pauvreté, ce projet vient également soutenir les femmes et l’écologie.

 

Au Togo, en zone rurale, la femme n’a pas accès à la propriété. Elle cultive la terre pour son mari ou pour la famille de son mari si ce dernier vient à décéder.

D’autre part, les enfants font des kilomètres à pied sans manger pour aller à l’école. L’éducation reste un défi pour les familles pauvres, et seuls les enfants les plus résistants arrivent à passer le cap de l’entrée au secondaire.

Pourquoi des cultures autour des écoles ?

Nous choisissons les terres cultivables autour des écoles primaires afin d’assurer des cantines scolaires pourvues en alimentation saine.

Nous avons ciblé l’apiculture, la culture de champignons, de légumes, de tubercules et de fruits, et la pisciculture.

Chaque année, nos clubs distribuent des céréales aux enfants et aux personnes âgées. Ceci reste une épée plantée dans l’eau car les problèmes liés à la faim restent récurrents. Les enfants continuent d’aller à l’école le ventre vide et les mères n’ont toujours pas les moyens financiers leur permettant de survivre, d’où un taux de mortalité élevé.

Le choix de ma présidence !

Nous avons choisi de donner l’opportunité aux femmes de développer les cultures pour favoriser les activités génératrices de revenus tout en contribuant à une nourriture saine dans les cantines scolaires :

  • Le miel car il remplacera le sucre et sera d’une richesse inestimable pour la santé des enfants. Il sera aussi vendu dans les supermarchés et apportera des revenus pour les mamans. En outre, les abeilles sont une espèce en voie de disparition et nous en connaissons les conséquences pour la planète et l’Homme, il est donc important de remettre les ruches au goût du jour afin d’équilibrer notre écosystème.
  • Les légumes sont la base de notre alimentation locale et une source de vitamines pour les enfants et les personnes âgées.
  • Le champignon est riche en protéine et remplace valablement la viande auxquelles les populations démunies n’ont pas accès.
  • Les vergers : un enfant un arbre, afin de reboiser les lieux désertiques et fournir dans les années à venir une source de revenu aux femmes et de nutriments aux enfants.
  • La pisciculture, toujours dans l’optique de créer une source d’alimentation et de revenus grâce à la revente du poisson.
  • Les tubercules comme le manioc ou l’igname, encore très prisé dans notre alimentation locale.

Nous avons lancé un centre pilote situé dans les régions des plateaux avec une école primaire de plus de 350 élèves.

Quand nous avons proposé au chef du village de Missawome (plus de 3000 habitants), il a offert 2 hectares à une cinquantaine de femmes afin que notre Rotary club puisse les accompagner financièrement dans ce programme de cultures.

Nous avons fait des demandes de subvention et à ce jour avons reçu l’aide d’un partenaire, ce qui nous a permis de démarrer quelques cultures. Pour le mois de décembre, les champignons seront dans l’assiette des élèves et sur les marchés locaux. En ce qui concerne le miel, les légumes et les tubercules, c’est également en cours.

Nous sommes aussi actuellement à la recherche de fonds pour l’irrigation des 2 hectares et nous voulons également régler le problème d’assainissement et d’électrification solaire. Notre véritable défi est de réunir les fonds nécessaires.

J’avais soumis le projet avec un budget prévisionnel pour une école et pour 10 autres. Nous sommes à peine en train de réaliser le premier projet pilote pour la première école.

Je suis persuadée qu’avant la fin de mon mandat ce projet sera opérationnel et que le village de Missahome va impacter la vie des populations et servir d’exemple aux villages des autres régions.

Soyons l’inspiration pour connecter le monde et surtout pour donner de l’espoir aux plus démunis.

Je dois dire que c’est avec beaucoup d’enthousiasme que les cinquante femmes se mettent au travail car pour une fois la terre leur appartient et elles pourront être autonomes grâce aux fruits de leur labeur.